Grand-mère penchée sur son tablier.

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mardi 29 janvier 2019

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Dans les derniers feux de l’automne
Une femme pèle des pommes
Sur les genoux un tablier
Où roulent des flammes oubliées
Tour à tour éclairant son visage
Comme au ciel passent les nuages

Dis moi que vois-tu, dans ton tablier ?
Dis, te souviens-tu ? Rien n’est oublié !

Je vois des moissons
Où courent des frissons
Une fille s’y insole
Quand la terre se désole
L’ombre d’un cavalier
Glisse et vient se ployer
Auprès de la belle
Comme une javelle

L’obscure se dissout ce tantôt
La dame a posé le couteau
La main versée sur le genou
Glisse et caresse à l’aigre-doux
Le tissu d’où semblent s’exprimer
Des bulles de songes empaumés.

Dis moi que sens-tu, l’automne, l’automne ?
Dis moi qu’aimes-tu, de songes en sommes ?

L’odeur du tilleul,
Aux paniers d’ajoncs
Et la terre en deuil
Après la moisson
Des langueurs de fenil
Et près du fournil
Le pain sur la pelle
Qui fume et craquelle

La dame est assisse sur le seuil
Sous les bras du grand tilleul
Croquant les copeaux spiralés
D’une jeunesse acidulée
D’où perle une rousse liqueur
Un baume apaisant de grand coeur

Dis, que pleure-tu, l’âme bucolique ?
Dis, que chantes-tu, l'air mélancolique ?

Le lérot gris blanc,
A la queue d’argent
La main fatiguée
Jetant à la volée
Orge et blé doré
Pour la picorée
Les larmes de miel
S’égouttant du ciel.

Joël LEPLAT (tous droits réservés)

La dernière mise à jour de ce site date du 29-01-19